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Formation et discipline

Manuscrits lémuriens

Origines, histoire et destin de l’humanité

Satguru Sivaya Subramuniyaswami

Chapitre 21

Formation et discipline

265 De temps à autres, un groupe de brahmachārīs dévoués se réunissaient et obtenaient les bénédictions de leur guru pour vivre selon les śāstras et établir un différent type de monastère: un monastère de sadhakas. Leur guru leur rendait parfois visite, les encourageait et les instruisait. Ce monastère devenait sa responsabilité personnelle et il s’y adonnait jusqu'à ce qu'il fonctionne correctement. Ainsi y avait dès lors deux types de monastères sivaïtes et deux façons de les établir.  Puisque les śāstras sivaïtes contiennent tous les dispositifs de contrôle nécessaires pour que chaque aspect de la vie monastique soit exécuté correctement et selon les protocoles établis, et puisque notre tradition et culture s’y adaptaient facilement, ce n’était pas difficile alors pour un groupe d'âmes sincères d’établir un monastère sivaïte peuplé de sadhakas portant le blanc. 


Des aînés entrant dans de nouveaux monastères

266 Lorsqu'un monastère de sadhakas s’était bien adapté aux complexités des śāstras sivaïtes, son guru pouvait envoyer une délégation de membres du conseil de plusieurs des monastères environnants pour qu'ils viennent vivre près de leur mur, chercher à entrer, s' intégrer et par la suite aider et servir dans le nouveau monastère de sādhakas. En raison de leur ancienneté monastique, chacun des membres de cette délégation ferait bientôt partie du conseil des aînés, ce qui équilibrerait le groupe. Le nombre de personnes envoyées par chaque monastère dépendait du nombre de sadhakas dans le nouveau monastère. On peut en envoyer un seul, deux ou plus, mais ils constituent rarement, voire jamais, plus d'un tiers du nombre de moines présents au monastère de sadhakas. Souvent, leur guru allait vivre avec ce groupe sincère et les aidait personnellement à chaque étape. En même temps, il aidait ses moines aînés issus d'autres monastères qui le représenteraient plus tard au sein du conseil lorsqu'il partirait, à franchir le mur.  


Routines et innovations divines

267 Comme l'activité des monastères était gérée selon une routine spécifique --qui une fois apprise, était toujours exécutée à peu près de la même manière sans aucun changement sauf s’il provient directement de notre Dieu ou du guru lui-même-- les gurus de notre époque ne discutaient jamais de quoi que ce soit avec quiconque, sauf peut-être avec le Dieu. Le guru, le Dieu et les dévas des mondes astral et causal désignaient le conseil de chaque monastère comme responsables de la mise en œuvre de leurs directives avec autant de soin et de précision que possible. Voilà pourquoi il était facile de fonder un nouveau monastère. Lorsqu’on fondait un nouveau monastère de sadhakas, le guru lui-même s'entretenait personnellement avec chaque sādhaka, ajustant et expliquant leurs comportements et attitudes. Mais dès que le conseil devenait stable et efficace, le guru s'adressait aux moines par l'intermédiaire de son Umāgaṇeśa, qui employait à son tour les services de l’Hanumān et de l’Umādeva en tant que porte-paroles. 


Apprentissage de la précision pour atteindre le Sublime

268 Les conseils des aînés étaient très attentifs à ce que chaque membre du monastère soit bien formé et à ce que chaque innovation de leur guru soit mise en œuvre avec diligence, avec la coopération totale et immédiate de chaque membre du monastère. Le contraire arrivait très rarement une fois que chacun était formé dans son domaine à la perfection. Le conseil des aînés passait des heures à parler aux nouveaux moines et à les former et à superviser les artisans et les cadres dans leurs procédures de formation et observer de très près quels en étaient les résultats. Car ils savaient bien que l’intellect bien formé n'inhibe aucunement la descente du darshan, que celui-ci restera vivant en lui à perpétuité, inondant sa vie et le monastère où il fut formé et fortifiant tout monastère où il pèlerinerait. Une fois formé, il n’était plus jamais formé à nouveau et après environ quatorze années monastiques, il s’installait dans une routine de travail précise, se rappelant toujours que sa besogne principale consistait à être un pur canal de diffusion pour le darshan. 


Se préparer aux ténèbres imminentes

269 Nous sommes tous conscients, à l'heure actuelle, que les ténèbres de l'esprit s’approchent et sont sur le point de cerner la population de cette planète pour la durée du kali yuga, et combien il est important de préserver notre message et notre culture aussi longtemps que possible et de placer ces notes dans l'éther ākāśique pour qu'on les lise plus tard, lorsque les ténèbres commenceront à s'estomper. Voilà pourquoi, à chaque fois que l'occasion se présentait, nos gurus fondaient de nouveaux monastères et des groupes de sadhakas se formaient, au gré de leurs propres motivations, pour les aider dans leur tâche. 


Assistance en cas de difficultés personnelles

270 Lorsqu'un moine sivaïte rencontrait quelque difficulté mentale ou qu'un malentendu survenait pendant sa formation, son artisan ou son responsable, ainsi que tous les autres apprentis se rendaient au temple et initiaient devant notre Dieu une cérémonie pour transformer l’obscurité qui l'entourait en lumière. Si quelqu'un d'autre que nos gurus devait faire la leçon ou discipliner quelque moine, cela se faisait toujours en privé par l'intermédiaire de l'artisan ou du responsable, si ceux-ci étaient qualifiés pour cela, ou par l'intermédiaire de l'Umādeva ou du Hanumān. 


Notre perfection innée

271 Le conseil des aînés ne disciplinait jamais aucun moine en public. Les entretiens de cette sorte se déroulaient toujours en privé et en secret pour ne pas exercer la puissante force psychique de tout un groupe sur un seul moine. Si ce moine n'était pas en accord avec son guru, on lui prescrivait simplement des tapas à intégrer dans son cœur, ce qui corrigerait la situation. L’attitude qui consistait à être conscient de notre ultime retour à notre état originel et du fait que rien n’est jamais essentiellement mauvais primait toujours, car nous étions parfaits lors de notre arrivée sur Terre pour y évoluer. La plupart de nos difficultés sont dues à la nature du système nerveux externe et aux forces stimulantes de ce corps que nous habitons actuellement. Cependant, certains d'entre nous n'ont jamais évolué dans le règne animal. 


Vie raffinée dans les monastères évolués

272 Après qu’un monastère établi selon l’une ou l’autre des deux méthodes fut doucement transformé d’école de métier en art de vivre par le conseil des aînés, et que les artisans et cadres furent bien choisis parmi les résidents du monastère ou bien amenés de monastères avoisinants, ce conseil n’avait plus grand chose à faire sinon accueillir les nouveaux novices  passant par le mur et veiller à ce que les résidents maintiennent un haut niveau de compréhension philosophique et de culture, conformément aux sastras en vigueur dans le monastère. 


Examens philosophiques surprises

273 Il arrivait que le CA convoque un moine résident sans préavis pour le soumettre à un examen philosophique et śāstrique plutôt touffu sur ses connaissances et la façon dont il les activait dans sa vie personnelle et sur la façon dont il se conduirait au cas où certaines circonstances se manifesteraient autour de lui et dans sa vie future, quand il serait en mission pour son guru par exemple, ou pèlerinant de monastère en monastère. Cette méthode d’examen-surprise servait à merveille à enseigner au moine les subtilités de sa formation, telles que décrites dans le grand livre d’attitudes monastiques sivaïtes. Puis, si on le transférait dans un autre monastère, le CA faisait une cérémonie, le bénissait et lui faisait là encore subir une épreuve, suivie d’instructions quant à sa conduite envers le monastère où il supplirait d’être admis. Voilà comment les moines sivaïtes perpétuaient les traditions culturelles lémuriennes au profit de toute la communauté voisine de chaque temple et monastère. Et si le conseil des aînés sentait que le darshan n'atteignait pas ou ne pénétrait pas assez profondément dans les villages alentours, on augmentait le nombre de cérémonies, de pūjās et de tapas pour invoquer un darshan plus abondant et ainsi, corriger la situation et édifier tous et chacun. 


Gardiens du champ de force psychique 

274 Du fait que les membres du conseil vivaient surtout par leur troisième œil, et savaient surveiller les va-et-vient astraux, il en résultait ce grand bienfait: que le monastère vivait très bien protégé. Parfois, ils voyaient un animal désincarné du monde astral entrer dans le monastère et, grâce à leur vigilance intérieure, ils le combattaient par la pūjā et sans difficulté, l'écartaient de notre champ de force, avant qu’il ne cause des dommages psychiques à l'un des novices. Le conseil se réunissait souvent sans discussion pour simplement polariser le darshan tous ensemble en tant que chakram, c’est-à-dire que le fait d’être réunis transformait nos os subtils en chakram du Dieu et de ses dévas par quoi ils transmettaient de puissants rayons cosmiques. 


Un chakram d'élévation divine

275 Les membres du conseil savaient aussi que leur simple rassemblement produirait à chaque fois une force dont les dévas pourraient se servir pour ajuster le déroulement des activités monastiques et amener individuellement les sādhakas et les initiés à une plus profonde connaissance. À notre époque, notre Dieu et nos dévas projetaient de magnifiques rayons colorés à travers leurs systèmes nerveux tout entier, qui se répandaient alors par tout le monastère, ajustant et résolvant les problèmes les plus petits. Les rayons étaient le moyeu immobile autour duquel tournoyaient les autres activités. Et parfois, en cette ère de grands changements que nous vivons, notre guru joignait  ce groupe pour en ajuster le champ de force. 


Mettre en œuvre sans ramifier

276 C'est pour que ce moyeu reste immobile même pendant des moments agités que tout changement ou altération dans le déroulement général des activités du monastère ou du calendrier d'un événement, même si notre guru en était l'instigateur, devait recevoir l'approbation unanime du groupe d'aînés. Sinon, si la discussion durait plus d'un instant, on renvoyait la question à notre guru pour qu’il la revoit, car nous, les aînés, ne sommes qu'un canal pour le Dieu, un diffuseur, un récipient, un porteur de darshan. Nous nous faisons de notre mieux pour que Son énergie ne tombe pas dans l'intellect des mots et des discussions, sauf pour des informations qui deviennent rapidement très claires une fois qu’on les réfère à nos sastras ou à notre guru pour les élucider. Le protocole est en place, a été mis en place il y a bien longtemps, et notre devoir est de le réaliser. C'était dans le monde astral, la nuit, avec les devas et notre guru, quand nous dormions tous sur ces plans subtils, que les discussions avaient lieu, que la lumière se faisait. C'est pourquoi, lorsqu’il y avait des questions à résoudre, nous en informions les devas par écrit, par le biais du feu sacré, puis nous les rencontrions sur place, car notre conseil se réunissait dans deux mondes; et par conséquent, dans le monde physique, nous nous tâchions toujours dès que nous nous rassemblions de ressentir ce qui s'était passé la nuit précédente, et c’était par le ressenti que le signe unanime d'approbation ou de désapprobation nous était donné.


La distanciation obligatoire du CA

277 À l'occasion, lorsque quelque pesanteur descendait sur le monastère en raison du kali yuga qui s’imposait et diminuait l’acuité des esprits, nous nous tenions à l'écart, nous vivions même séparément au sein du monastère, afin d'égaliser les pressions. Le noyau senior ne s’approchait jamais trop des sadhakas en blanc, si ce n'est en étant sympathique, courtois et aimable. Ils faisaient de même quant aux nouveaux arrivants ou aux invités, sauf l’Hanumān, qui les interrogeait, les hébergeait, apprenait à les connaître et était ainsi en mesure d'informer le CA à leur sujet.


Le pouvoir infaillible d'ajouter ou de retrancher

278 Ce sont les allées et venues des sādhakas, des initiés et des invités qui modifiaient le plus le champ de force et qui, par conséquent, préoccupaient grandement les aînés de chaque monastère. Car ils savaient comment les choses devaient être, et leur mission était de raffiner, constamment raffiner, les activités, coutumes, façons de faire et structures sāstriques. Et, à cause de cet effort constant d’amélioration, c'était le nouveau venu qui ajoutait ou retranchait, selon son évolution et sa capacité de changement et d’adaptation. Car tous nos monastères, bien que semblables, sont différents en raison du conglomérat d'âmes venant des premier, deuxième ou troisième mondes qui y officient. Par conséquent, le grand effort de chaque moine est de s'adapter à cette ambiance semblable mais nouvelle et différente qu'il rencontre. 


Quand le darshan était le plus fort

279 Le darshan devenait parfois si fort que chaque moine d’un certain monastère ne pouvait plus que rester assis, l'absorber et le diffuser. C'est à ces moments-là que des moines quittaient leurs divers monastères pour se rendre à celui-là, pour provoquer un certain impact afin d’équilibrer les énergies de la population environnante. Alors, chaque moine agissait comme s'il faisait partie du conseil des aînés, devenant un grand chakram pour capter et diffuser le darshan. Ceci se faisait spontanément et ne durait que peu. Et c'est de cette façon que les habitants des mondes astral et causal dominaient les forces instinctives résidant dans les corps animaux du monde physique.

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