Chapitre
48
Pourquoi pratiquer ahimsa ?
Au refuge de vaches, Pathmeda, au Rajasthan en Inde, un jeune garçon caresse un veau pendant que sa mère surveille. De même qu'il ne ferait jamais de mal à ce veau, nous ne devons jamais blesser aucun être, dont les humains.
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Un abrégé de l'enseignement hindou sivaïte
Nos croyances fondamentales en tant que Hindous-Sivaïtes nous conduisent tout naturellement à pratiquer ahimsa, ne pas blesser. Comme nous voyons Dieu partout et en toute chose, nous nous sentons proche de tous les êtres. Nous ne voudrions jamais faire de mal à ceux que nous aimons et vénérons. Sachant que Dieu est en chacun, en chaque bête et en toute chose, nous ne pouvons que respecter et aimer nos prochains. Nous ne pensons jamais que telle ou telle personne soit mauvaise ou mérite d'être maltraitée. Bien que certains agissent mal, au fond d'eux, tous sont êtres divins passant par un stade difficile de leur évolution.
Ahimsa s’explique aussi par la loi du karma. Nous savons que toute blessure qu’on inflige nous reviendra tôt ou tard. Nous pratiquons donc ahimsa de tout notre cœur, et nous évitons non seulement de blesser par les coups, mais aussi par les paroles et les pensées. Une telle gentillesse engendre le respect, la politesse et l’amour de nos prochains. La non-violence est le produit de l’effort spirituel.
C’est la conscience basse et instinctive qui suscite la violence : la crainte, la colère, la cupidité, la jalousie et la haine. Et ce sont les idées fausses qui la rendent possible : que nous sommes autres que nos prochains, que ce qui est à moi n’est pas à lui, que le bien et le mal sont bien réels. Nous ne ripostons jamais. Il est bien plus sage d'accepter une offense comme un karma qu’on a créé soi-même et réagir avec compréhension et indulgence. Riposter ne ferait que perpétuer le karma.
Toutefois, ahimsa n’est pas synonyme de pacifisme. Il est honorable de se défendre ou protéger la vie d’une autre personne ou avoir recours à un gendarme, à qui il est permis d'utiliser la force. Nous soutenons également l'utilisation des forces militaires nationales qui sauvegardent les citoyens. Cependant, ahimsa est un outil puissant pour améliorer la société et la vie politique. Gandhi en a fait la preuve avec son mouvement de désobéissance civile, qui a libéré l'Inde sans recourir au combat ou à la force.
Ahimsa est le mahavrata, le vœu sublime, la plus haute de tous les yamas et niyamas.
GURUDEVA : « Non-violence n'adresse généralement que les formes les plus extrêmes de la violence. Mais ahimsa va beaucoup plus loin et interdit jusqu’à la manipulation subtile et l’offense la plus minime. »